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Dessécher des denrées périssables (viandes, fruits,...) est un des plus anciens procédés de conservation connu.
Les pommes tapées sont préparées dans de
vastes fours, plus grands que les fours à pain, situés généralement dans d'anciennes carrières. Les pommes sont enfournées durant cinq jours et quotidiennement retournées et “tapées” avec un petit marteau qui les aplatit jusqu’à ce qu’elles aient environ 2 cm d’épaisseur.
Mises en bocaux, elles peuvent
se conserver une dizaine d’années, les marins en embarquaient en provision.
Les fruits tapés de la région (pommes, prunes,...) étaient
très connus et très réputés, un peu comme l’est aujourd’hui le pruneau d’Agen.
A la fin du XIXème siècle, Turquant devient la capitale des “pommes tapées”. Ruinés par le phylloxéra qui avait anéanti leur vignoble, les habitants se reconvertissent massivement dans cette industrie. Au milieu du XIXème siècle, environ
500 tonnes de pommes tapées sortaient chaque année des 200 fours placés dans les galeries souterraines.

Aujourd’hui, n’ayant pas pu s’adapter à l’industrie,
l’activité a disparue en Val de Loire, seuls restent les nombreux fours. Par exemple, à Montsoreau, dans une dépendance derrière une maison habitée, il y en a six ou sept, à la Vignolle, à Turquant, à l’entrée d’une carrière il y en a neuf !

Il y a quelques années Sylviane et Alain Ludin ont redécouvert complètement par hasard cette activité et s’y sont intéressés. Ils ont remis au point la recette de fabrication des pommes tapées, ils expliquent la méthode et les font déguster au Val Hurin à Turquant,
cette pratique artisanale qui a failli tomber dans l’oubli, ils sont apparemment les seuls à la perpétuer aujourd’hui.
Fours à fruits de la Vignolle, chez un particulier, à Turquant
La fabrication des pommes tapées
(source : M.Mme Ludin)