L'exploration des cavités souterraines ne s'improvise pas !

Les personnes explorant ce type de lieux sont des personnes expérimentées et connaissent les risques.
Il est donc extrêmement déconseillé et dangereux d'y aller sans être accompagné d'une personne expérimentée !



LES DANGERS :

- L'instabilité des lieux : les éboulements, les effondrements, la chute d'un bloc de roche plus ou moins gros.

- Les accidents même bénins en surface, peuvent prendre des proportions importantes en milieu clos. Par exemple personne n'est à l'abri de faire une
mauvaise chute et de se blesser (fracture) et de ne plus pouvoir bouger.
Il faut aussi noter la présence d'éléments comme des puits ou des trous dans le sol, qui peuvent s'avérer être des pièges, dans lequel on peut tomber et ne plus pouvoir ressortir.

- La
désorientation : dans de grands réseaux souterrains, le risque de se perdre est grand, de nombreux réseaux dépassent 10 km, et certains dépassent 50 voire 100km de développement. On relate plusieurs histoires de personnes s'étant égarées pendant des jours, sans savoir si elles retrouveraient la sortie un jour, certaines y sont malheureusement restées.

- L'
appauvrissement en oxygène : dans les souterrains insufisamment ventilés (souterrain-refuge, carrières) il peut y avoir une présence imortante de gaz nocifs comme du CO2 (gaz carbonique) ou du CO (monoxyde de carbone), ou une diminution du O2 (parfois brutale), cela ne se voit pas, ne se sent pas, il peut y avoir parfois une sensation de fatigue, un léger mal de tête, mais pas obligatoirement : seul un appareil agréé permet de mesurer le taux de ces gaz (une flamme d'une bougie n'est pas un indicateur fiable car quand elle s'éteind, il peut déjà être trop tard.

Enfin, il faut savoir, qu'en milieu souterrain, et à fortiori dans les carrières, les souterrains refuge, les aqueducs, etc,
le téléphone portable ne passe pas, et d'une manière générale, quasiment personne n'y va ; s'il vous arrive quelquechose, vous êtes livrés à vous même. (voir ci-après les règles de base en terme de sécurité)




Voici quelques règles que nous respectons pour notre propre sécurité et pour la préservation des lieux :


QUELQUES REGLES DE BASE EN TERME DE SECURITE :

- Eviter d'y aller seul.

-
Toujours prévenir quelqu'un de l'endroit où on va, et à quelle heure on rentre. En cas de problème dans un lieu clos (fracture d'une jambe, chute dans un puits, etc), vous ne pourrez appeler personne, si personne ne sait où vous êtes, personne ne viendra vous chercher.

- Regarder où l'on marche (il peut y avoir des puits ou des cavités inférieures) et où on met la tête (ciel de la cavité plus bas)

- Etre
vigilant par rapport à l'instabilité potentielle des lieux, mais parfois cela ne se voit pas.



QUELQUES REGLES POUR NE PAS SE PERDRE :

En cas d'exploration de mines ou de carrières, il est utile d'observer quelques principes et d'avoir quelques méthodes afin de ne pas se perdre :

# Il faut prendre ses repères, bien regadrer où l'on va et regarder régulièrement en arrière, afin d'éviter de se perdre.

Le fait de
regarder régulièrement en arrière permet de mémoriser visuellement l'endroit, et, pour le retour, savoir si on est passé par là ou pas : la vue dans un sens ou dans l'autre n'étant pas forcément la même. Cela est aussi utile lors des intersections. Par exemple, si j'arrive à une intersection en "Y" par une des deux branches du haut, je continue presque machinalement tout droit, soit vers le bas. En revenant, j'arrive à l'intersection lorsque je vois les deux bras, je viens de droite ou de gauche ? la réponse est beaucoup moins évidente...

# Ne pas faire de marques : les repères ne doivent ni être écrits à la peinture, ni être gravés, ce qui dégrade IRREMEDIABLEMENT le lieu.
Plusieurs techniques existent pour ne pas se perdre, qui n'ont AUCUN IMPACT SUR LE LIEU :

# Utilisation de la technique du "tourner à droite", on tourne tout le temps à droite (sans exception, si on en fait une, on risque de ne plus se souvenir où et de se perdre au retour), pour revenir, il suffira de tourner tout le temps à gauche...
On peut aussi faire le contraire. On peut utiliser cette technique depuis l'entrée ou depuis un endroit connu dans un réseau.

# Utilisation d'un fil d'ariane. Le principe est simple on attache le fil (il faut insister sur le fait de l'attacher), et on le déroule au fur et à mesure qu'on marche, pour revenir, il suffit de le suivre, et de le rembobiner.
Sur le même principe, je prends des
balles de ping pong orange fluo que je place à l'entrée de la galerie d'où je viens en cas d'intersection dans certains lieux labyrinthiques. Des bougies peuvent aussi faire l'affaire, elles se repèrent même mieux, mais leur durée de vie est limitée (3h pour les chauffe-plats, 6h pour les bougies fines de 15cm de long environ, elles peuvent aussi tomber, donc il faut bien les caler, il faut aussi faire attention aux courrants d'air (rare, mais ça existe notamment près des entrées) qui peuvent éteindre la flamme ou faire consumer la bougie plus rapidement).

# A chaque intersection, on peut aussi mettre quelques pierres à l'entrée de la galerie ou des galeries d'où on ne vient pas, ce qui forme visuellement une barrière.

A savoir que ces deux dernières méthodes ne fonctionnent que dans des lieux ou personne ne va : c'est beaucoup moins vrai dans les grandes villes et notamment à Paris et dans sa banlieue, où les carrières sont fréquentées. Dans ce cas, des personnes pouraient enlever, volontairement ou non, vos repères. Mais qui dit fréquentation, dit plans et diffusion de ces plans : des plans de certaines de ces carrières existent et sont disponibles pour certains sur internet.


#
Il est aussi préférable de ne pas explorer tout une carrière d'un coup : on ne connait pas forcément son développement (5km ou 100km) : Il est donc préférable de l'explorer petit à petit : prendre ses repères, et lorqu'on connait bien un endroit , aller un peut plus loin. Vouloir trop en faire d'un coup comprend le risque de ne plus savoir où on est, d'où on vient, et cela peut être fatal.



QUELQUES REGLES DE BONNE CONDUITE :

Dans toutes mes explorations, j'essaye d'avoir le moins d'impact possible sur les lieux.

Le fait que les cavités soient, par essence, plus ou moins isolées du monde extérieur, a fait que certaines, très anciennes ont pu parvenir jusqu'à nous alors que les bâtiments construits à la même époque ont disparu.
Des
inscriptions qui témoignent de l'histoire des occupants des lieux, parfois même de l'Histoire de France, grâce à cet isolement ont été conservées, ce qui permet aujourd'hui de comprendre, d'analyser ces lieux, elles sont autant de témoignages écrits qui permettent de connaître l'histoire des lieux, la vie des gens qui ont créé ou aménagé ces lieux, leur relation avec des évênements, comme des guerres, témoignages qui ont souvent disparu en surface, ce qui est en soi un véritable trésor.

Les cavités et les choses qui s'y trouvent n'en restent pas moins
extrèmement fragiles et vulnérables, surtout face à la fréquentation humaine.

Certaines inscriptions peuvent paraître peu importantes au non-habitué, il n'en est rien, elles participent toutes à la compréhension du lieu, certaines sont des dates de lardage (ensemencement) de champignonnistes, d'autres des numéros de référence du mycélium utilisé, d'autres des tableaux de carriers, d'autres encore des noms de visiteurs qu'il et possible de recouper dans différentes carrières et d'identifier grâce aux archives...
Ce sont tout autant de trésors qu'il convient de respecter.

Leur dégradation, qu'elle soit volontaire ou involontaire (frottement contre la roche par exemple) est
irrémédiable. En quelques secondes une insription qui a 200 ans et qui a réussi à parvenir jusqu'à nous peut être effacée à jamais...

Personnellement je vais aussi jusqu'à ne pas toucher aux objets, les laisser en place, je vais jusqu'à refermer une porte qui était fermée au sein même d'une carrière ou un troglo, pour minimiser l'impact de mon passage -comme sur un lieu archéologique, pour ne pas altérer les différents "témoignages"-, et que pour que seule trace que je laisse est l'empreinte de mes pas, que recouvrira la poussière de tuffeau d'ici quelques années.
Cela est comme un échange, une confiance mutuelle, le lieu s'offre à vous, vous vous devez de le respecter...


Les lieux sont dans la majorité des cas privés, merci de respecter la fermeture des accès s'il y a.
(Petit rappel : "Article 132-73 Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 12 () JORF 10 mars 2004
L'effraction consiste dans le forcement, la dégradation ou la destruction de tout dispositif de fermeture ou de toute espèce de clôture. Est assimilé à l'effraction l'usage de fausses clefs, de clefs indûment obtenues ou de tout instrument pouvant être frauduleusement employé pour actionner un dispositif de fermeture sans le forcer ni le dégrader.
"Article 132-74 Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 12 () JORF 10 mars 2004
L'escalade est le fait de s'introduire dans un lieu quelconque, soit par-dessus un élément de clôture, soit par toute ouverture non destinée à servir d'entrée."
Ces deux actions sont répréhensibles par la loi et peuvent être agravées dans le cas de dégradation d'un lieu, de vol, etc.)

# Respecter les lieux, les objets qui s'y trouvent, les inscriptions des carriers, des champignonnistes, ne pas y toucher, un simple frottement peut les détruire à jamais. Respecter les fragiles concrétions.

# Ne pas peindre sur les parois ou dégrader les lieux, ne pas faire de graffitis (même si cela semble évident, mais malheureusement, pour certaines personnes, cela l'est moins)

# Laisser les objets en place, qui sont autant de témoins d'un lieu, d'une époque, pensez aux quelques autres personnes qui passeront peut-être par là et qui auront le même plaisir que vous en les découvrant. Les objets font partie des lieux.

# Ne pas laisser de déchets, si l'on utilise des bougies, par exemple pour prendre des photos, veiller à ce que la cire ne coule pas sur le sol, ou dans ce cas, ramasser celle-ci, faire attention ou on les pose afin d'éviter la formation de noir due à la fumée sur les parois.

# Respecter la faune qui y vit, comme les chauve-souris.
En hiver les chauve-souris hibernent, un réveil de celles-ci à répétition peut les tuer, car elles puisent à chaque fois dans leurs réserves de graisse qu'elles ne peuvent refaire en hiver. Les chauves souris sont une espèce menacée en France, non nuisible, et même bénéfique, car elle se nourissent d'insectes (comme les moustiques par exemple).
Ce n'est pas parce que une chave-souris ne bouge pas que vous ne l'avez pas réveillée : en effet, celles-ci mettent plusieurs heures à se réveiller (le temps de réchauffer leur corps).
D'autres animaux existent qu'il convient de respecter, ainsi que leur tranquilité, comme les salamandres par exemple.


- Le milieu souterrain est extrèmement fragile, sa protection dépend de nous tous.



EQUIPEMENT

Un équipement adapté est obligatoire afin d'assurer sa propre sécurité, et pour son confort.

Equipement de base en terme de sécurité :

# l'éclairage : l'éclairage en souterrain, c'est la vie, sans éclairage, vous ne pourrez plus voir où vous allez, ni ressortir : toujours prévoir deux lampes MINIMUM, avec deux jeu de piles différents, en effet une lampe peu griller, ou même avoir un faux contact, tomber dans l'eau (c'est pour cela qu'une simple ampoule de rechange ne suffit pas) les piles peuvent s'épuiser aussi. Dans les grands réseaux, vous pouvez aussi vous perdre, et rester plus longtemps sous terre, il est donc utile de prévoir plus de temps d'éclairage que nécessaire, donc plusieurs jeux de piles ou de batteries.
Deux choses importantes dans l'éclairage :
-la quantité : la durée, pas question d'emmener une lampe qui dure une heure. Préférez les leds qui peuvent durer 50h avec un même jeu de piles (en théorie, car à partir de 10h, l'éclairage est bien moindre), vérifier aussi que less piles sont bien chargées ;
- la qualité : une lampe qui éclaire suffisamment, c'est plus agréable, et c'est aussi la sécurité pour voir les dangers
N'oubliez pas de prendre en double.
En plus de lampes, vous pouvez amener des bougies par exemple pour les poser là ou vous resterez un peu ou pour faire de la photo (et n'oubliez pas de ramasser la cire si celle-ci tombe).

# un casque est nécessaire, en cas de chute de blocs de petites importance, de cogner la tête (ciel de la cavité descendant brutalement), ou même tout simplement de chute de soi-même.

# à boire, à manger : essentiel si on passe plusieurs heures sous terre, on peut se sentir épuisé plus vite que prévu aussi. Même, en cas d'accident, on a a boire et à manger afin de tenir plus longtemps en attendant les secours.

# des vêtements et des chaussures adaptés (dans les carrières il fait entre 11 à 14°C, selon l'endroit où l'on est, mais on peut ausi avoir chaud selon l'effort réalisé)(chaussures en cas de souterrain sec, botte en cas de souterrains avec de l'eau, des cuissardes ou même une combiaison peuvent être nécessaire en cas de niveau d'eau important)

# couverture de survie : permet de réduire les pertes de chaleur et les risques d'hypothermie dans le cas d'un blessé immobilisé, en attendant les secours.
De préférence elle peut être coincée dans le casque : pas mal si l'on chute loin de son sac à dos (on peut facilement le laisser quelque part pour voir un truc à 10m) et si on est seul, en attendant les secours (à condition que vous ayez prévenu quelqu'un où vous êtes allé).
- bougies chauffe plat pour faire un point chaud : disposé sous la couverture de survie, chauffe aide le blessé et économise son énergie.

# un sac pour mettre le tout.

Peut aussi être utile :
- un fil pour faire un fil d'ariane pour l'exploration de carrières.
- une boussole pour aider à se repérer
- corde, mousqueton, harnais, etc. en fonction des lieux
- appareil pour mesurer le taux de gaz toxique dans certains lieux à risque
- pied appareil photo avec appareil photo
- bien sur de quoi noter stylo, feuilles, et décamètre ou laser, etc en cas de relevé des lieux
- des gants
- des lingettes pour se laver les mains...


Bien vérifier le fonctionnement des appareils avant et vérifier que l'on a bien tout mis dans son sac.
Bien fermer celui-ci afin de ne pas perdre des choses en route.
Eviter d'avoir des choses dans les poches ouvertes de ses vêtements, les objets pouvant facilement tomber.


AUX PROPRIETAIRES DE SITES

Certains propriétaires sont tentés de murer un lieu dans le but de le rendre inaccessible :
Cela n'est pas une bonne idée.

Déjà
il est essentiel de laisser une ventilation, sans une ventilation constante, le lieu se gorge d'humidité et se dégrade irrémédiablement, ce qui susceptible d'entraîner à la longue effondrements, fontis.

D'autre part il est
nécessaire de laisser un accès, de ne pas boucher les entrées.
L'accès permet de pouvoir y accéder régulièrement pour
vérifier la stabilité des lieux, ce qui est une garanti pour le propriétaire de la cavité et ceux des terrains situés dessus.
Cela permet aussi tout simplement de
savoir que ce souterrain existe et de ne pas perdre connaissance de son existence au fil des décennies.
Son existence sera rappelé un jour où l'autre, car sans ventilation celui-ci de détériore, et un jour un fontis viendra à la surface, qui le mettra de nouveau à jour en risquant de provoquer un accident
Bien trop souvent, des souterrains dont on avait perdu l'existence, sont redécouverts par un tracteur qui s'est enfoncé dans un champs, ou par un fontis qui s'est créé au milieu d'une rue.

Cela permet parfois aussi de
venir chercher des enfants, qui ont pu s'aventurer dans ce souterrain par une autre entrée, inconnue jusqu'alors, ou qui peuvent être tombés dans un puits. Si plus personne ne sait que cette cavité existe, personne ne pourra savoir où ils sont et les retrouver.

L'analyse de ces lieux ne peut plus non plus se faire, ce qui peut aussi être une grande perte.
Certaines cavités possèdent de véritables "trésors archéologiques" dont leur propriétaires eux-même sous-estiment l'intérêt, ou parfois ignorent tout simplement l'existence !

Certains systèmes sont tout aussi efficaces pour interdire l'accès au lieux aux personnes indélicates (porte métallique ou porte en bois fermant à clé (éviter les cademas et les chaînes qui peuvent être coupées).

Une
porte ajourée, comme le faisait les anciens, est le meilleur moyen pour assurer toute entrée aux personnes indésirables par sécurité, tout en assurant la ventilation et garder un accès en cas de besoin.
Si la hauteur est importante, la porte peut aussi être pleine, et un vide ajouré ménagé au dessus.



Ces lieux patrimoniaux sont des témoignages d'activités et de vies qui ont traversé les siècles, pensez à la transmission aux générations futures.

Merci de respecter les lieux qui s'offrent à vous.
AVERTISSEMENT !