2.1.1.0- L'extraction de la pierre à Paris.
Avant de commencer, regardons de quels matériaux est composé le sous-sol de Paris.
Le sous-sol de Paris et du bassin parisien est composé de plusieurs types de matériaux. Ceux-ci sont essentiellement issus de la sédimentation (et sont donc appelées roches sédimentaires) et sont disposés en strates.
Au cours de ces dizaines de millions d'années, plusieurs mers ont recouvert Paris et sa région (et une bonne partie de la France). Les sédiments (dépôts) se sont accumulés au fond des eaux puis se sont tassés sous leur propre poids ainsi que sous celui de l'eau située dessus, ce qui a chassé l'eau des sédiments. Par un long processus de compactage et de cimentation, les sédiments se sont transformés en roche.
Cette sédimentation peut être d'origine marine, côtière, lagunaire, voire d'eau douce. La roche créée dépend du type de sédiments (dépôts) qui en est l'origine et donc en grande partie de la composition de ces eaux :
- minéraux présents sous forme dissoute (calcium, sodium...) ou solide (sables, galets, particules formant de la vase, etc.) issus de l'érosion des sols continentaux et transporté par l'eau ;
- faune et flore qui y ont vécu (algues, plancton, coquillages...).
D'autres éléments jouent des rôles dans la composition plus locale d'une même roche et donc dans la qualité des pierres, comme les courants (plus de sédiments s'accumulent dans une eau calme que dans une eau agitée ; les plus gros se déposant toujours avant et les plus petits après), la proximité du rivage, ce qui forme des strates plus épaisses ou plus fines, ce qui donne un aspect plus grossier ou plus fin à la roche, ce qui joue sur la composition en fossiles, etc.
Parmi ces roches formées présentes dans le sous-sol de Paris, on trouve :
# la craie : un calcaire très pur, formé à 90 % de calcaire et formé principalement (20 à 50 %) de coccolithes, des plaques circulaires formant la coquille (coccosphère) de coccolithophoridé, une algue microscopique (quelques dizaines de microns) unicellulaire vivant dans une mer chaude, et qui se sont sédimentées (env 2mm/siècle), les coccolithes étant renouvellés régulièrement, mais aussi les coccosphères tombant à la mort de l'algue et se dissociant alors, formant ainsi, avec d'autres squelettes de planctons, des boues carbonatées et qui ont été par la suite faiblement cimentées, d'où son grain fin, sa friabilité et sa porosité.
La craie s'est formée au Crétacé supérieur (la craie -creta en latin- ayant donné le nom à cette période), il y a de 65 à 100 millions d'années.
La craie a servi à l'amendement des champs, à faire de la chaux, du ciment (mélangé à de l'argile), des pigments, au tannage des peaux, au polissage de l'argenterie et des miroirs (pour les plus fins et après avoir été broyé puis mélangé à de l'eau afin d'obtenir une pâte).
# l'argile plastique : un matériau essentiellement composé de silicate d'alumine et possédant une structure feuilleté, ce qui explique sa plasticité. L'argile provient de nappes de vase qui ont durci.
Elle a essentiellement été modelée avant d'être cuite pour faire des poteries, des faïences, des tuiles, des briques. Terreuse et utilisée crue, elle a été utilisée pour faire du torchis.
# le calcaire grossier : il vient de boues carbonatées qui se sont formées au fond de la mer par une accumulation de débris calcaire d'êtres vivants et de taille variée comme les squelettes du plancton, les coquilles de mollusques, les squelettes de coraux et de certaines éponges.
Il est moins pur en calcaire que la craie, mais il est plus cimenté.
Il s'est formé il y a de 49 à 41 Millions d'années.
Le calcaire a été utilisé comme pierre de construction : pierre de taille ou moellons, pour la sculpture, broyé pour l'amendement des champs, pour faire de la chaux (utilisée pour faire du mortier pour la construction, chauler les champs, désinfecter....)
# la marne : c'est une roche composée d'argile et de calcaire en parts plus ou moins égales, assez faible mécaniquement, elle a été utilisée pour l'amendement des sols, faire de la chaux, et plus récemment, du ciment
# le gypse : formé par la sédimentation d'animaux à squelette ou coquilles calcaire, dans des lagunes, avec cristallisation des sels présents dans l'eau (ce qui fait que cette roche se dissout facilement). Utilisé principalement pour faire du plâtre.
# le sable : c'est une roche sédimentaire meuble formée de particules provenant de la désagrégation d'autres roches, souvent de granit et composé essentiellement de quartz (silice) (qui est la partie la moins altérable du granit).
Utilisé pour la maçonnerie avec la chaux ou le ciment ; en fonderie, mélangé à de l'argile pour faire les
moules ; pour l'amendement des sols (donner une meilleure texture à la terre, voire corriger l'acidité, s'il s'agit d'un sable calcaire) ; pour la fabrication du verre (pour les sables les plus purs).
Avant de commencer, regardons de quels matériaux est composé le sous-sol de Paris.
Le sous-sol de Paris et du bassin parisien est composé de plusieurs types de matériaux. Ceux-ci sont essentiellement issus de la sédimentation (et sont donc appelées roches sédimentaires) et sont disposés en strates.
Au cours de ces dizaines de millions d'années, plusieurs mers ont recouvert Paris et sa région (et une bonne partie de la France). Les sédiments (dépôts) se sont accumulés au fond des eaux puis se sont tassés sous leur propre poids ainsi que sous celui de l'eau située dessus, ce qui a chassé l'eau des sédiments. Par un long processus de compactage et de cimentation, les sédiments se sont transformés en roche.
Cette sédimentation peut être d'origine marine, côtière, lagunaire, voire d'eau douce. La roche créée dépend du type de sédiments (dépôts) qui en est l'origine et donc en grande partie de la composition de ces eaux :
- minéraux présents sous forme dissoute (calcium, sodium...) ou solide (sables, galets, particules formant de la vase, etc.) issus de l'érosion des sols continentaux et transporté par l'eau ;
- faune et flore qui y ont vécu (algues, plancton, coquillages...).
D'autres éléments jouent des rôles dans la composition plus locale d'une même roche et donc dans la qualité des pierres, comme les courants (plus de sédiments s'accumulent dans une eau calme que dans une eau agitée ; les plus gros se déposant toujours avant et les plus petits après), la proximité du rivage, ce qui forme des strates plus épaisses ou plus fines, ce qui donne un aspect plus grossier ou plus fin à la roche, ce qui joue sur la composition en fossiles, etc.
Parmi ces roches formées présentes dans le sous-sol de Paris, on trouve :
# la craie : un calcaire très pur, formé à 90 % de calcaire et formé principalement (20 à 50 %) de coccolithes, des plaques circulaires formant la coquille (coccosphère) de coccolithophoridé, une algue microscopique (quelques dizaines de microns) unicellulaire vivant dans une mer chaude, et qui se sont sédimentées (env 2mm/siècle), les coccolithes étant renouvellés régulièrement, mais aussi les coccosphères tombant à la mort de l'algue et se dissociant alors, formant ainsi, avec d'autres squelettes de planctons, des boues carbonatées et qui ont été par la suite faiblement cimentées, d'où son grain fin, sa friabilité et sa porosité.
La craie s'est formée au Crétacé supérieur (la craie -creta en latin- ayant donné le nom à cette période), il y a de 65 à 100 millions d'années.
La craie a servi à l'amendement des champs, à faire de la chaux, du ciment (mélangé à de l'argile), des pigments, au tannage des peaux, au polissage de l'argenterie et des miroirs (pour les plus fins et après avoir été broyé puis mélangé à de l'eau afin d'obtenir une pâte).
# l'argile plastique : un matériau essentiellement composé de silicate d'alumine et possédant une structure feuilleté, ce qui explique sa plasticité. L'argile provient de nappes de vase qui ont durci.
Elle a essentiellement été modelée avant d'être cuite pour faire des poteries, des faïences, des tuiles, des briques. Terreuse et utilisée crue, elle a été utilisée pour faire du torchis.
# le calcaire grossier : il vient de boues carbonatées qui se sont formées au fond de la mer par une accumulation de débris calcaire d'êtres vivants et de taille variée comme les squelettes du plancton, les coquilles de mollusques, les squelettes de coraux et de certaines éponges.
Il est moins pur en calcaire que la craie, mais il est plus cimenté.
Il s'est formé il y a de 49 à 41 Millions d'années.
Le calcaire a été utilisé comme pierre de construction : pierre de taille ou moellons, pour la sculpture, broyé pour l'amendement des champs, pour faire de la chaux (utilisée pour faire du mortier pour la construction, chauler les champs, désinfecter....)
# la marne : c'est une roche composée d'argile et de calcaire en parts plus ou moins égales, assez faible mécaniquement, elle a été utilisée pour l'amendement des sols, faire de la chaux, et plus récemment, du ciment
# le gypse : formé par la sédimentation d'animaux à squelette ou coquilles calcaire, dans des lagunes, avec cristallisation des sels présents dans l'eau (ce qui fait que cette roche se dissout facilement). Utilisé principalement pour faire du plâtre.
# le sable : c'est une roche sédimentaire meuble formée de particules provenant de la désagrégation d'autres roches, souvent de granit et composé essentiellement de quartz (silice) (qui est la partie la moins altérable du granit).
Utilisé pour la maçonnerie avec la chaux ou le ciment ; en fonderie, mélangé à de l'argile pour faire les
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© 2004-2011 www.troglos.com
- EECCA::H - Exploration et Etude des Cavités Creusées ou Aménagées par l'Homme -
Tous droits réservés.
L'ensemble du site ainsi que son contenu (textes, photographies, images, documents, shémas, etc.) sont soumis aux droits d'auteur.
Toute reproduction, représentation, ou diffusion totale ou partielle sont strictement interdites sans autorisation écrite de l'auteur.
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2.1.1. Introduction aux carrières souterraines de Paris
Voici une petite partie traitant des carrières de Paris, de leurs confortations et de leurs réutilisations.
Dans les rues de notre bonne vieille capitale française, le promeneur (ou la personne pressée) en surface est loin de s'imaginer ce qu'il y a sous ses pieds.
Les vides de carrières, fruits de l'extraction de la roche pour bâtir en surface pendant plus de 700 ans... Les confortations réalisées dès 1776 par Dupont puis à partir de 1777 par l'inspection générale des carrières .... Les sculptures réalisées par un ouvrier de cette inspection : Décure... L'ossuaire situé à Denfert-Rochereau, créé à partir de décembre 1785 et aménagé en 1810-1811.... Les autres ossuaires réalisés sous la capitale... Les cabinets de minéralogie.... Les fontaines.... Les brasseries.... Les abris de défense passives.... Les salles cataphiles... !
Cet univers et ce patrimoine sont méconnus et pourtant ils sont si riches ! De plus, ce Paris du dessous est intimement lié au Paris du dessus, puisque, d'une part, on retrouve nombre de traces d'évènements de surface, traces qui ont aujourd'hui disparu en surface et d'autre part, ces carrières sont tout simplement ce qui a permis à Paris d'exister !
Par ces faits et par d'autres, cet univers est susceptible d'intéresser l'historien, le sociologue, le géologue, l'artiste, ou tout simplement le curieux !
Malheureusement, ce patrimoine, caché, est en sursis, peu à peu grignoté par les destructions liées en grande partie à l'urbanisation, qui ne prend -malheureusement- pas en compte ces éléments en tant qu'éléments constitutifs d'une histoire, d'un patrimoine, d'un univers, d'une ville et par certains visiteurs clandestins irrespectueux.
Cette partie permettra d'aborder succinctement ce patrimoine inconnu de la plupart des Parisiens, les éléments les plus caractéristiques et - à mon sens- les plus importants, qui révèlent la diversité et la richesse de ce monde si fascinant.
Voici une petite partie traitant des carrières de Paris, de leurs confortations et de leurs réutilisations.
Dans les rues de notre bonne vieille capitale française, le promeneur (ou la personne pressée) en surface est loin de s'imaginer ce qu'il y a sous ses pieds.
Les vides de carrières, fruits de l'extraction de la roche pour bâtir en surface pendant plus de 700 ans... Les confortations réalisées dès 1776 par Dupont puis à partir de 1777 par l'inspection générale des carrières .... Les sculptures réalisées par un ouvrier de cette inspection : Décure... L'ossuaire situé à Denfert-Rochereau, créé à partir de décembre 1785 et aménagé en 1810-1811.... Les autres ossuaires réalisés sous la capitale... Les cabinets de minéralogie.... Les fontaines.... Les brasseries.... Les abris de défense passives.... Les salles cataphiles... !
Cet univers et ce patrimoine sont méconnus et pourtant ils sont si riches ! De plus, ce Paris du dessous est intimement lié au Paris du dessus, puisque, d'une part, on retrouve nombre de traces d'évènements de surface, traces qui ont aujourd'hui disparu en surface et d'autre part, ces carrières sont tout simplement ce qui a permis à Paris d'exister !
Par ces faits et par d'autres, cet univers est susceptible d'intéresser l'historien, le sociologue, le géologue, l'artiste, ou tout simplement le curieux !
Malheureusement, ce patrimoine, caché, est en sursis, peu à peu grignoté par les destructions liées en grande partie à l'urbanisation, qui ne prend -malheureusement- pas en compte ces éléments en tant qu'éléments constitutifs d'une histoire, d'un patrimoine, d'un univers, d'une ville et par certains visiteurs clandestins irrespectueux.
Cette partie permettra d'aborder succinctement ce patrimoine inconnu de la plupart des Parisiens, les éléments les plus caractéristiques et - à mon sens- les plus importants, qui révèlent la diversité et la richesse de ce monde si fascinant.
La craie, quant à elle, n'a pas été exploitée à Paris, car elle est trop profondément située, cependant elle a été exploitée dans sa banlieue Sud Ouest (Meudon, notamment), où cette roche est moins profonde et affleure, un plissement géologique ayant fait remonter la craie (anticlinal), et l'érosion l'ayant mis à jour.
A Paris, d'autres matériaux ont été exploités, comme le sable (sables de Beauchamp), les marnes et l'argile plastique, mais principalement à ciel ouvert.
L'argile plastique, située juste sous le calcaire grossier a parfois été exploitée de manière souterraine, notamment dans le Sud de Paris.
Fait anecdotique, comme exploitation souterraine on note aussi celle du "charbon de terre"et ce, en un endroit : dans le faubourg Saint Jacques.
Les 3 parties suivantes présentent l'extraction souterraines du calcaire grossier, du gypse et enfin, celle de l'argile plastique et du "charbon de terre" à Paris.
A Paris, d'autres matériaux ont été exploités, comme le sable (sables de Beauchamp), les marnes et l'argile plastique, mais principalement à ciel ouvert.
L'argile plastique, située juste sous le calcaire grossier a parfois été exploitée de manière souterraine, notamment dans le Sud de Paris.
Fait anecdotique, comme exploitation souterraine on note aussi celle du "charbon de terre"et ce, en un endroit : dans le faubourg Saint Jacques.
Les 3 parties suivantes présentent l'extraction souterraines du calcaire grossier, du gypse et enfin, celle de l'argile plastique et du "charbon de terre" à Paris.
Grace à ces matériaux présents naturellement dans le sous-sol, l'homme de la région de Paris a pu extraire ces différentes roches pour la construction ou à d'autres fins mentionnées ci-dessus.
Parmi ces matériaux, à Paris, deux ont principalement été exploités : le calcaire grossier et le gypse.
Le calcaire grossier a été utilisé comme pierre à bâtir et le gypse principalement pour faire du plâtre. Les deux ont aussi pu servir à amender les champs.
Le calcaire grossier se situe et a été exploité dans le Sud et l'Ouest de Paris. Le gypse, quant à lui, se situe et a été exploité dans le Nord-Nord-Est.
Parmi ces matériaux, à Paris, deux ont principalement été exploités : le calcaire grossier et le gypse.
Le calcaire grossier a été utilisé comme pierre à bâtir et le gypse principalement pour faire du plâtre. Les deux ont aussi pu servir à amender les champs.
Le calcaire grossier se situe et a été exploité dans le Sud et l'Ouest de Paris. Le gypse, quant à lui, se situe et a été exploité dans le Nord-Nord-Est.
Coupe géologique de direction Sud-Ouest / Nord-Est. Les hauteurs sont multipliées par 100. [d'après une coupe extraite de l'ouvrage Paris Souterrain, d'Emile Gérards]
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D'autres parties suivront et seront progressivement mises en ligne en 2011-2012.
Vous pouvez me laisser un message pour être tenu au courant des mises à jour.
Par ailleurs, en fin de site, il y a une base de liens et une bibliographie en ligne dont une partie est consacrée à Paris en complément de cette partie.
Bienvenue dans ce passionnant voyage et... bonne lecture !
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Par ailleurs, en fin de site, il y a une base de liens et une bibliographie en ligne dont une partie est consacrée à Paris en complément de cette partie.
Bienvenue dans ce passionnant voyage et... bonne lecture !