Il existe de nombreuses traces de la fabrication de la chaux depuis l'époque romaine, les Romains ayant besoin de celle-ci pour leurs constructions, on observe nombre de ruines de fondations de fours romains à plusieurs endroits en France. La chaux serait connue au moins depuis l'âge du bronze, 2000 av JC.
Au Moyen-Âge et jusque dans les années 1860, la production de chaux se faisait principalement de manière artisanale et on utilisait pour cela couramment les fours des tuileries-briqueteries. Cependant, des fours spécifiques pour la fabrication de la chaux ont vu le jour dans de grands domaines agricoles dès la fin du XVIème siècle. Ces fours fonctionnent au bois et de manière intermittente.
A partir du début du XIXème siècle, les fours à chaux vont se développer, devant la demande croissante de celle-ci, en particulier pour amender les champs, puis pour fabriquer la bouillie bordelaise (à partir de 1880). De nombreux fours se construisent, l'activité s'industrialise, le système se développe, le métier se spécialise. Les fours construits sont alors exclusivement consacrés à la chaux, ceux-ci sont de plus en plus performants et de plus en plus grandes capacités. Rien qu'en Anjou (Actuel Maine et Loire) on compte la construction de 200 fours à chaux durant le XIXème siècle et on y compte 2000 chaufourniers en 1861.
Les usines à chaux se développent. Elles sont composées de carrières -à ciel ouvert ou non-, de fours, d'espaces de stockages, parfois de logements pour les contremaîtres et pour quelques-unes, des logements pour les ouvriers. Certaines usines sont composées de plusieurs fours et peuvent produire plusieurs milliers de tonnes de chaux par an. Le métier de chaufournier fait véritablement sont apparition.
La production de la chaux décline entre la 1ère et la 2ème guerre mondiale, celle-ci étant concurrencée par les engrais chimiques pour l'amendement et par le ciment pour la construction.
Les chaufourniers qui ne savent pas produire du ciment son ruinés. Certains vendent leurs carrières à ces producteurs de ciments. Leur savoir dans la fabrication de la chaux, dorénavant devenue obsolète n'est pas apprécié.
Cependant, quelques très rares usines ont subsisté, celles-ci se sont modernisées.
Aujourd'hui, la chaux connait un regain d'intérêt pour la confection d'enduits pour son caractère naturel. Elle est aussi nécessaire au jointage du tuffeau, en effet, le ciment est incompatible avec le tuffeau, imperméable, il l'empêche de respirer, de s'assécher, l'eau s'accumule alors au niveau des joints dans la pierre, en provoquant des désordres (salpêtre, mousses, tâches).