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Les différents types d'inscriptions :

Dans les carrières, nous pouvons remarquer de nombreuses inscriptions. Elles peuvent donner de précieuses indications sur son exploitation, sa réutilisation, sur qui y est venu...

On peut classer ces inscriptions en deux groupes :

- Les
inscriptions utilitaires : ce sont des inscriptions qui ont un but, un rôle précis. Elles sont inhérentes aux carriers ou aux corps de métiers ayant réutilisé les carrières comme les champignonistes. Elles donnent souvent une information ou permettent d'en obtenir une (calcul par exemple).
On remarque plusieurs types :
- Les points de repères comme les noms de rues, le nom d'une fontaine, une indication d'une sortie.
On peut aussi compter les repères topographiques qui ont été réalisés lors les relevés d'une carrière ou lors d'une confortation, afin de signaler où conforter.
- Les informations propres à l'exploitation de la pierre comme le comptage des bancs extraits, les tableaux de carriers, des calculs, des schémas...
- Les informations propres à la culture des champignons, comme les dates de lardage (encemencement), les tableaux de récolte, la référence des blancs (mycélium) utilisés, le relevé des températures, calculs etc.
La paroi était un support approprié, le papier étant relativement cher et se gorgeant d'humidité. De plus il permettait d'avoir l'information à l'endroit précis....

- On trouve aussi d'autres types d'inscriptions, réalisées aussi par des carriers, des champignonistes mais aussi par des visiteurs.
Il peut s'agir de
dessins, de signatures, de textes.... Ces inscriptions n'ont pas de but réellement utilitaires. Ce sont des graffitis.
Celles-ci sont généralement
spontanées ou du moins "gratuites" : elles s'opposent aux inscriptions "utilitaires" qui ont un but bien précis. Cela est souvent une forme d'expression spontanée (laisser une trace de son passage, dessiner le portrait de quelqu'un, dessiner un moment de sa vie, écrire un fait réel ou imaginaire....), mais elles peuvent être parfois être plus réfléchies.
Parmi celles-ci on trouve par exemple :
- les signatures, associées ou non à une date ;
- les portraits, les personnages ;
- les dessins se rapportant à la vie des carriers, des champignonistes, de la campagne, des bateliers, ou de leur vie personnelle ;
- des dessins ou des textes relatant des faits historiques (guerre, république) ou des faits s'étant passé dans la carrière (accident, etc) ;
- des textes mentionnant des états d'âmes, des humeurs, des anecquedotes.
Signatures et dessins au noir de fumée sur un ciel.
Indication de lieu au noir de fumée sur une paroi.
La taille des inscriptions

Leur taille peut varier, si certaines incriptions peuvent être très discrètes, d'autres peuvent être très grandes.
La taille dépend de deux choses, de l'
outil utilisé et de l'importance que l'auteur veut donner à son inscription.

Un nom de lieu comme une galerie doit être immédiatement visible, il est alors réalisé par un médium qui donne de l'épaisseur aux lettres (noir de fumée, peinture...) ou si ce n'est pas le cas, les lettres sont noircies par des traits (coloriage) pour former une lettre épaisse et dense. La hauteur doit être assez grande pour être vue de plusieurs mètres, dans des conditions d'éclairage pas toujours optimales. Ainsi, les lettrages font plusieurs centimètres de hauteur.

Une date de lardage (ensemencement des cultures de champignon) est une information qui n'a de sens que dans la cave en question, les lettrages sont petit (quelques millimètres), et réalisé avec un médim fin, comme une mine de plomb.
Le soin accordé aux inscriptions :

Le soin varie aussi, certains dessins sont très stylisés, d'autres, au contraire, sont très élaborés.
La plupart des dessins sont monochromes et réalisés avec un seul outil.
Cependant, certaines sont très élaborées et peuvent être polychromes, ou être réalisées à la règle et à l'équerre, mais cela reste rare.

Pour les inscriptions utilitaire, il en va de même. Mais on remarque tout de même un certain soin accordé de manière général aux nom de lieux (les lettrages, même simples, sont souvent soignés, et parfois, deux traits, légèrement gravés donne la hauteur des lettres), ou aux tableaux de champignonnistes dans certaines carrières.

Les graffitis pourraient sembler "décevant" pour certain, mais il faut les remettre dans leur contexte : le peuple ne sait généralement ni lire, ni écrire. On remarque d'ailleurs, un certain nombre d'inscriptions à but non utilitaire comportant de nombreuses fautes.
Les dessins obéissent au même dillemne, le peuple n'a généralement ni le loisir de dessiner, ni les outils, ni l'apprentissage du dessin par l'école. Les dessins sont alors souvent assez simple, "enfantins". Ils n'obéissent pas à un canon, mais sont la visions des choses, tel que le perçoit son auteur.
Les parois des carrières sont des supports pour les personnes qui y travaillent, comme les murs des maisons et des églises le sont aussi pour la population.
Les médiums utilisés :

Un des moyens utilisé est le
noir de fumée. En effet, autrefois, les seuls moyens d'éclairage que l'on disposait étaient des moyens produisant de la fumée (chandelle, lampe à huile, à essence, à pétrole, à carbure). La venue dans une carrière nécessitant un moyen d'éclairage, la personne pouvait laisser une inscription sans outils particuliers, mais seulement avec la fumée de son moyen d'éclairage, en rapprochant la flamme de celui-ci du support voulu.
Les inscriptions au noir de fumée se trouvent sur les parois et surtout sur le ciel. Il est beaucoup plus aisé de diriger une lampe ou une chandelle sur le ciel que sur une paroi, qui l'oblige à l'incliner, et la fumée ayant endance à monter, donc à créer une contour supérieur non net, ce qui n'est pas le cas au ciel, le noir se déposant directement au contact de la flamme. Dans tout les cas, le noir déposé fait de l'ordre de 1cm1/2 à 2 cm de large, ce qui oblique à avoir des inscriptions relativement grandes, et peu détailées, voire stylisées.
La peinture n'est généralement seulement utilisé que pour les repères visuels comme les noms de rues : son utilisation est peu pratique : elle demande une préparation, un transport spécifique (alors qu'une mine loge dans la poche), il faut que cela soit voulu et préparé à l'avance (de sucroît avant l'apparition des peintures industrielles).
Les inscriptions peuvent aussi être réalisées avec une mine de plomb, un fusain, du charbon, de l'ocre, de la sanguine, voire avec un morceau d'ardoise (sur les roches dures, car sur les roches très tendres, celle-ci la graverai plus qu'elle écrirait ).
Celles-ci peuvent avoir été réalisées directement sur la roche, sans travail de celle-ci, ou bien après lissage de la roche.

Lorsque la roche est utilisé brute, le médiium doit être assez épais (sous peine de ne pas voir l'inscription).
Sur de la roche gratTée et lissée (spécifiquement ou nom), le médim peut être plus fin.

Les inscriptions à but utilitaire sont généralement réalisées avec ces moyens,
après grattage et lissage de la roche.
Les graffitis, lorqu'ils sont réalisés avec ces moyens, sont généralement réalisés sur la
roche brute ou réalisés sur de la roche déjà lissée, comme sur les tableaux de carriers ou de champignonistes. Ces derniers sont aussi des repères visuels ou plutôt des points d'accroches dans les carrières, une signature ou un bonhomme sera plus remarqué sur ceux-ci que de manière isolément, d'autant plus avec les moyens d'éclairages de l'époque, beaucoup moins performants qu'aujoud'hui.
Même si cela est assez rare,
des inscriptions à but non utilitaires peuvent avoir été réalisées après grattage et lissage de la roche, ce qui témoigne, dans ce cas, du soin apporté au dessin ou au texte par l'auteur.
Inscription de champignoniste à la mine sur la pierre grattée puis lissée.
Signature sur un tableau de carrier.
Dessin sur la paroi rugueuse à l'ocre.
Personnage sur un tableau de champignonniste.
L'ocre, parfois présente dans carrière dans des veines ou des failles sous forme d'argile a pu être utilisée, par application, même si cela est rare.
Le charbon de bois mélangé à du suif (graisse) a parfois été utilisé, pour mentionner des choses qui doivent être immédiatement visibles, comme par exemple, les noms de "rues" son utilisation est une alternative à la peinture ou au noir de fumée.
Les inscriptions peuvent être aussi réalisées par gravure, même si cela est relativement rare.
La gravure, sauf si celle-ci est profonde est peu visible. Une gravure profonde, plus visible, demande beaucoup de travail.
La gravure peut être
réalisée sur de la roche préalablement noircie au noir de fumée : ce principe est assez utilisé par les champignonistes pour mentionner des informations comme des dates de lardage (ensemencement). Ainsi, nul besoin d'outil spécifique pour écrire, la fumée de la lampe et un objet pointu, comme la pointe d'un couteau, suffit. C'est aussi pratique en cas d'oubli de quoi écrire.
Nom d'une galerie réalisé à la peinture.
Nom d'une chambre de culture de champignons.
Bateau réalisé à la mine dont le drapeau est ocré .
Une indication au charbon de bois mélangé à du suif.
Gravure.
Inscriptions de champignonistes réalisées par gravure dans noir de fumée.
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Inscription de rue.
A gauche, une inscription plus discrète.
Inscription discrète avec des lettrages de quelques millimètres de hauteur.
Inscription de rue avec des lettrages à la mine.
Inscription relativement discrète encadrée.
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Portrait rapidemment ébauché .
Signatures et dessins juxtaposés et superposés.
Tableau de champignonniste.
Monument dessiné à la règle et à l'équerre, avec une signature réalisée postérieurement.
Inscription sur toute la paroi d'une galerie.
Inscription discrète sur un tableau de carrier.
Personnage dessiné dans une galerie.
Deux personnages situés côte à côte. Le premier fait la hauteur de la galerie, le second à peine 10cm.
Pour les graffitis, il n'y a pas de règles établis, certains dessins font quelques centimètes de hauteur, d'autres la hauteur d'une galerie, cela est pareil pour les textes.
Personnages polychromes dont les détails vestimentaires sont particulièrement soignés. La paroi a été grattée puis lissée auparavant.
Petite salle dans une carrière ornée de représentations mythologiques polychromes datant de 1844.