Aqueducs gallo-romain de la Ronde et du Gravier
Il s'agit de deux petites aqueducs gallo-romains situés à Chemillé-sur-Indrois, sur la rive gauche de l'Indrois en aval de Montrésor. Alors que le premier a été recoupé par des caves, le second aurait été découvert à la fin du 19e siècle, avant d'être en partie désobstrué en 1970. Actuellement, l'association Montrésor se raconte s'occupe de sa mise en valeur (voir leur site sur l'aqueduc : http://montresorseraconte.over-blog.com/article-2027164.html).

Les renseignements ici sont en grande partie tirés de leur site, mais aussi d'observations personnelles.

On pense que ces deux aqueducs desservaient une villa romaine, située entre Montrésor et Chemillé, à environ 300m de la sortie actuelle de ces aqueducs. On estime qu'ils permettaient de fournir 300 à 400 m3 par jour chacun.
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Exploration et photographies du 30/12/2009.
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Galerie avec son specus.
Galerie avec son specus recouvert de terre.
L'aqueduc de la Ronde.

Situé à une centaine de mètres du précédent, celui-ci est perpendiculaire au coteau de l'Indrois. On peut le parcourir sur quelques dizaines de mètres. A une trentaine de mètres, se trouve un puits communicant avec la surface.
L'entrée, quant à elle aurait été reculée de 1m - 1m 50 lors de la construction du chemin de fer Loches-Montrésor en 1889.

Il semble, selon l'association Montrésor se raconte, que cet aqueduc captait l'eau dans la vallée du ruisseau d'Aubigny. L'abbé Plat situait son origine au lieu-dit « l'Étang rompu», dans cette vallée. Si cette hypothèse est avérée, cela signifierait que la galerie souterraine mesurerait 3 km de long.
Plusieurs éléments viennent renforcer cette hypothèse, mais sans la confirmer. L'association mentionne la découverte d'un puits d'accès à la galerie, autrefois, près de la Tourtoierie, mais en ignorant le lieu précis.
L'abbé mentionne également dans cette vallée les vestiges d'un pont très ancien au lieu-dit de la Perrée (toujours visibles aujourd'hui), qu'il considère comme une voie gallo-romaine. L'association Montrésor se raconte mentionne également la présence d'aménagements et de terrassements en amont de ce lieu, qu'il attribue éventuellement en rapport avec captage des sources.
L'aqueduc du Gravier

Le premier aqueduc semble longer l'Indrois. Des
caves creusées postérieurement l'ont recoupé, offrants de véritables coupes sur l'aqueduc.
A quelques dizaines de mètres, l'aqueduc est accessible sur quelques dizaines de mètres. Cette partie a été découverte en 2005, avant d'être dégagée.
Les galeries sont creusées au pic. Elles mesurent 55cm de large environ, pour 1m60 à 1m80 de haut. Le canal (specus) a été coulé ensuite, avec du ciment romain (du mortier de chaux) mélangé à du gravier et de la terre cuite. L'épaisseur de ce ciment est d'une trentaine de centimètre et la section du canal de 17x17cm environ. La conception de l'aqueduc de la ronde est le même que celui-ci.
On remarque que cette galerie fait un coude.

Il s'agit de la communication entre deux parties de la galerie. En effet, les romains ne creusaient pas les galeries de manière linéaire, sur la longueur voulue, mais réalisaient des puits à intervalles réguliers et creusaient les galeries de part et d'autre en direction du puits suivant/précédent, créant parfois un décrochement lorsque deux galeries se rencontrent.

Ces puits servaient à sortir les matériaux extraits, les galeries étant peu larges, et permettaient de gagner du temps (éviter de creuser une galerie de manière linéaire avec un seul homme de front), ils permettaient également de contrôler le tracé de l'aqueduc. Ils permettaient aussi de descendre les matériaux pour couler le canal.
Après la réalisation de l'aqueduc, ils pouvaient servir de regard de visite pour inspecter et entretenir l'aqueduc.
Le coude.
Le coude.
Ensuite, nous arrivons au puits. Au pied du puits, nous pouvons noter l'existence d'un petit bassin circulaire creusé dans le rocher. Il s'agirait d'un bassin de décantation, destiné à purifier l'eau. La galerie perpendiculaire permettait sans doute d'y accéder et de vidanger le bassin.

En face, l'aqueduc continue, mais il est obstrué après quelques mètres.
Le coude.
Le coude.
Le bassin vu de la galerie perpendiculaire. A noter la présence de deux niches à destination inconnue.
La galerie perpendiculaire.
Retournons sur nos pas et regardons en direction de l'amont. L'aqueduc passe dans une tranchée, d'abord creusé dans le roc, puis dans un sol meuble et donc confortée par de la pierre. Cette partie non souterraine devait être recouvert par des pierres. L'association Montrésor se raconte mentionne que dans cette section "on trouve des grosses pierres sur les côtés du canal sur lesquelles reposaient des pierres plus petites et plus plates vraisemblablement posées en encorbellement de façon à recouvrir progressivement le canal".

L'aqueduc devait franchir un petit ruisseau, pour se prolonger de l'autre côté. L'association rapporte le témoignage de la propriétaire du terrain comme quoi, à 200m, un puits présentant les caractéristiques d'un puits d'accès à l'aqueduc a été retrouvé, mais celui-ci a été comblé.

Cette même association pense qu'il devait capter des sources entre Villeloin et Loché sur Indrois, cependant, ce n'est qu'une hypothèse selon le court parcours qu'on connait de l'aqueduc, aucune recherche n'ayant aboutie.
La tranchée.
La tranchée.
La tranchée vers le petit rû.
En suivant l'aqueduc un peu plus vers l'aval, on tombe à quelques dizaines de mètres sur les caves qui ont recoupé les aqueducs, offrant ainsi une coupé sur ceux-ci.

On s'aperçoit également qu'une partie de la galerie a été remblayée avant le coulage du specus. La pente était calculée au degré près, cependant, ça ne devait pas être facile de gérer cela sur le terrain lors du creusement, avec les moyens de l'époque, mais devait être relativement plus facile lors du coulage du canal.
L'aqueduc recoupé.
Le specus et le remblaiement.
Coupe de l'aqueduc de l'autre côté.
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L'entrée de l'aqueduc.
L'entrée de l'aqueduc.
Au bout d'une trentaine de mètres, on note l'existence d'un puits. La galerie peut être parcourue sur quelques dizaines de mètres avant d'être remblayée.

A noter que la conception de cet aqueduc est similaire au précédent.
Notons aussi l'existence de niches permettant d'y placer les lampes à huile pour s'éclairer lors du creusement, ou des inspections.
Le puits.
Une niche destinée à l'éclairage.