Les ossuaires d'Orléans
Ces ossuaires se trouvent en partie sous l'Eglise Saint-Paul à Orléans.


L'église, historique :

Un édifice religieux existe vraisemblablement à cet emplacement depuis le 4 ou 5e siècle après JC : il s'agit de
Notre-Dame des Miracles, édifiée afin de protéger une petite vierge en bois apportée par les syriens au 4ème ou 5ème siècle. Elle se situait alors dans le bourg d'Avenum, aux portes d'Orléans, à l'Ouest de cette dernière dans ce qui deviendra l'actuel quartier Saint-Paul. On lui attribue la fuite des pillards normand au 9e siècle. Jeanne d'Arc, qui était logée non loin lors de son séjour à Orléans, y est venue prier.

L'
église Saint Paul a été construite ultérieurement et englobe alors la chapelle ND des Miracles dans un de ses bas-côtés. L'église et la chapelle sont détruites par les huguenot puis reconstruites aux 15-16e siècle.

Un
cimetière entourait alors l'église et s'étendait jusqu'aux fortifications du 14e siècle. Il s'étendra après la destruction de cette enceinte. Une galerie d'arcades furent érigées au Nord et à l'Est. Ce cimetière disparu en 1709.
Au milieu du cimetière, fût érigé le clocher isolé de l'église (
Tour Saint-Paul) datant des années 1620 et 1630 et toujours debout aujourd'hui. (pourtant, elle avait été achetée après la révolution pour être démolie, mais fût finalement louée puis rachetée).
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Exploration et photographies du 03/10/2010.
Le puits ovale permettant de descendre les cercueils horizontalement (seul accès au lieu actuel).
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Galerie principale : vides confortés par des murs et des arcs, avec un escalier (condamné en haut) à gauche.
Escalier.
Galerie principale.
Gravure de Charles Pensée, 1840. Au 1er plan la chapelle, derrière, la nef de l'église Saint Paul.
L'église Saint Paul avec la tour du même nom.
Au 19e siècle, la nef fut allongée et une nouvelle façade néo-Renaissance fut édifiée (achevée en 1855).
En 1940, Orléans est bombardée, le quartier est en grande partie détruit. L'église est détruite, la chapelle resta debout. L'église est reconstruite après 1960 par Pierre Lablaude, Architecte en chef des Monuments historiques, en intégrant la chapelle restée debout.
L'église Saint Paul détruite par les bombardements.
Le sous-sol de l'église :

Il s'agit d'une
carrière où a été extraite de la pierre (calcaire de Beauce), à environ une quinzaine de mètres de profondeur.

Au
12e siècle celle-ci est confortée avec des arcs en plein-cintre (sans doute pour construire l'église Saint-Paul), les parois maçonnées, et devient un lieu de sépulture. Le sol est truffé de tombes, les corps étant enterrés à même la terre ou dans des cercueils en bois (des sondages ont été effectués en 1988 1989).
A partir du 12ème siècle (et peut-être avant) jusqu'à la veille de la Révolution, de nombreuses personnes ont été enterrées ici : nobles, bourgeois, écclésiastiques, dont plusieurs maires d'Orléans, comme Colas des Francs, maire d’Orléans au XVIe siècle, la famille Beauharnais, ou Jacques Boucher, trésorier du duc d’Orléans et hôte de Jeanne d'Arc en 1429.
La dernière personne à être inhumée dans ce lieu fût une femme de haut rang, Éléonore Magdelaine de Cugnac de Dampierre, en
1782.

Un
puits de forme ovale permettait de descendre les cercueils horizontalement. Le lieu comporte également 3 escaliers, (dont un à côté de ce puits ovale) tous condamnés, le puits ovale est donc aujourd'hui le seul accès au lieu.

Les galeries mesurent approximativement 2m50 de large et autant de haut.
La découverte, l'étude et l'aménagement du lieu :

En 1940, l'église est détruite par les bombardements. Lors des déblaiements, sous l'occupation,
Pierre Hamel, passionné d'histoire, et en particulier de celle de sa ville surveille les travaux pour sauver les éléments de statuaires de l'église dignes d'être conservés.

Il découvre alors cette cavité, dont il soupçonnait l'existence. La lourde
dalle qui bouche l'entrée est déplacée (en pensant que c'était un caveau).
Par ailleurs,
lors du déblaiement du sol de l'église, les ossements des notables enterrés sous le sol de l'église furent jetés par ce puits.

Abandonnées jusqu’en 1958, date du grand déblaiement pour la reconstruction de l’église, les catacombes furent ensuite à nouveau explorées.
En 1971, le groupe orléanais de la Société Française d'Etude des Souterrains (S.F.E.S.) fait une reconnaissance des lieux et des relevés sous la conduite de Pierre Hamel. Puis elles retrouvent le silence.

En 1988, Pierre Hamel aidé de ses amis de la S.F.E.S. entreprennent des travaux de déblaiement, trient les ossements éparpillés. En 1989, deux petits
ossuaires sont aménagés afin de rendre à ces restes humains jetés en vrac une sépulture plus dignes.
Les tombes situées dans le sol de la carrière sont découvertes par des sondages et sont laissées telles quelles, dans l'espoir de sondages archéologiques (qui ne viendront jamais).
Il faut donc bien distinguer les tombes dans le sol de la carrière, des ossuaires qui sont les os du sol de l'église jetés en vrac lors des déblaiements de l'église.

Une ouverture au public est évoquée, car il existe deux escaliers, murés, l'un débouchant dans une cave, l'autre sous la rue Saint-Paul. Le propriétaire de la cave refuse toute ouverture dans celle-ci. Une déviation du second l'escalier est envisagé dans le jardin presbytère, mais ni la ville, ni le propriétaire des lieux, ni le directeur des Antiquités Historiques n'ont répondu de manière favorable aux nombreuses demandes présentées par Pierre Hamel.

Aujourd'hui,
l'accès se fait donc toujours par le puits de descente des cercueils et le lieu n'est ouvert qu'à de rares privilégiés.
Escalier.
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Croisée d'arcs.
Vides confortés, avec derrière le mur, un autre escalier condamné, et une niche à destination inconnue.
Emplacement du puits comblé avec une dalle circulaire.
Porte d'un des deux ossuaires mise en place par la Société Française d'Etude des Souterrains et pilier maçonné datant de la construction de la nouvelle église.
Autre niche à destination inconnue. Elle pouvait se fermer avec une porte.
Ossuaire.
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Crânes et colonne vertébrale.
Un os multi-fracturé et cicatrisé (la personne devait avoir bien du mal à marcher...)
Mâchoire d'un animal (cheval ?).
Restes d'éléments sculptés de l'église....
Reste d'un élément ciselé de l'église....
Trappe d'accès...
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