Puits d'extraction avec escalier hélicoïdal creusé dans la roche.
Il s'agit d'un escalier hélicoïdal creusé dans le roc, qui se déroule autour du puits d'extraction de section carré, d'une carrière de tuffeau, située en Anjou, en plaine.
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Exploration et photographies du 19/06/2011 et 23/09/2011.
Emplacement et altitude des bouches de cavage et du puits d’extraction.
(courbes altimétriques, emplacement des bouches de cavage et des habitations troglodytiques sur base ign)
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Entrée avec la voûte en bâtière.
Puits et escalier au niveau de la zone d'exploitation intermédiaire.
Zone d'exploitation intermédiaire.
Vue des dernières volées et du retour.
Vue à partir du bas du puits.

:: Inscriptions :

Néant



:: Observations diverses :

Présence de deux amphibiens d’espèces différentes, dont l’un décharné, au fond du puits lors de la visite du 23/09/2011.



:: Hypothèses et déductions :

Rappel :

Dans les carrières de tuffeau, on note la présence de puits communiquant à la surface ayant divers buts :
+ puits d'extraction : remonter la pierre extraite ;
+ puits d'aérage : aérer la carrière ou la champignonnière (ce sont parfois d’anciens puits d’extraction) ;
+ puits de lumière : éclairer (présence dans certaines caves à vins, mais ceux-ci ont la forme d'une coupole) ;
+ puits d'accès (pour carriers ou champignonnistes) ;
+ puits à eau : de surface et traversant, intentionellement ou accidentellement, une carrière.

Ici, l'escalier a été creusé depuis la surface. On note l'existence d'une zone d'exploitation à mi-niveau du puits sans autre issue possible, ce qui induit forcément une sortie de la pierre par ce puits. Ce puits semble donc être bien un puits d'extraction.
D'autre part, l'escalier s'interrompt à ce niveau, ce qui permet de déduire que la partie inférieure de l'escalier a été creusée après l'exploitation de la zone d’extraction située à mi-hauteur du puits.

Hypothèse retenue :

Le puits a été creusé, l'escalier en même temps que la progression ou peu après. Arrivé à un niveau (-8 mètres de la surface, environ), soit à l'altitude des bouches de cavage de la colline, les carriers décident d'exploiter la roche. Pour une raison inconnue (mauvaise qualité de la pierre ?) ils abandonnent, prolongent le puits et l'escalier. Puis exploitent à -18 mètres (environ), où ils exploitent la pierre abondamment.

Datation :

La datation de réalisation est inconnue et la fourchette est large. Elle pourrait éventuellement être déterminée par la recherche des périodes d'exploitation de la pierre dans le village, en particulier par une recherche aux archives.

Les puits d'extraction sont extrêmement rares dans la région. Un tel puits avec escalier encore plus.

Le puits pendant l’exploitation en champignonnière :

L'arrivée du tuyau, les murs en parpaings, informent que le puits n'a pas été oublié. Comme à la surface, l’entrée est relativement dégagée et que les murs de parpaings au niveau de la carrière ne ferment que deux côtés sur trois, il n'est pas impossible qu'il ait été utilisé, à une certaine période pour descendre dans la champignonnière, bien qu'il aurait été difficile d'y descendre tout le matériel pour la culture (qui pouvait alors se faire par un accès en cavage). Par ailleurs, le puits a probablement eu un rôle de ventilation dans la période d’exploitation en champignonnière (à vérifier lors d’une prochaine visite s’il existe des traces de fixation de ventilateurs, de gaines, d’une chaudière, à proximité).
:: Situation :

Ce puits est situé quasiment au sommet d'un petit relief, sur un terrain vaguement plat, à environ 84 mètres d'altitude. Un peu en contrebas, à quelques centaines de mètres de distance, se trouvent plusieurs bouches de cavage (caves, carrières) dont la plupart se situent entre 72 et 78 mètres d'altitude environ.
La carrière qu'il dessert comporte des vestiges d'une exploitation, jusqu'à une époque assez moderne, d'une champignonnière. Ce réseau possède au moins une entrée en cavage.
:: Observations visuelles :


o Description générale du lieu :

Le puits creusé dans le rocher est de
base carré et mesure environ dix-huit mètres de hauteur (du sol de la carrière au niveau du sol de la surface).

Un
escalier hélicoïdal, creusé lui aussi dans le rocher en fait le tour (deux révolutions dans le sens horaire à partir de la surface). L'escalier est composé de différentes volées qui se développent de chaque côté du puits, mis à part l'entrée qui se présente sous la forme d'une galerie et la dernière volée, qui fait un retour sur la précédente.

L'escalier a été conçu comme une galerie creusée ouverte sur le puits. La hauteur de roche retirée permet largement le passage d'un homme debout. Dans sa partie supérieure, il a été donné à la roche la forme d'une demi-voûte en plein cintre, assez irrégulière, qui reporte les charges de la roche laissée en place, en porte à faux, dans la masse du rocher.

Les
marches sont taillées directement dans le roc. Un rebord, formé de roche qui a été réservée et ayant la hauteur d'une marche a vraisemblablement comme but d'assurer un minimum de sécurité.

Certaines marches sont fort altérées. D'autres, dans la partie supérieure, sont recouvertes de matériaux provenant de la surface.

Les parois ont gardé la présence des
traces des outils : sur les parois du puits on note la trace de pics ainsi que d'un autre outil à tranchant plat et large, qui reste à déterminer (de type burin ou taillant, à vérifier) et ayant eu sans doute comme but d'égaliser (grossièrement) la surface ; sur celles de l'escalier, on note la trace de pics uniquement. Le sens des coups sur les parois de ce dernier indique que celui-ci a été creusé depuis la surface.

La conception est simple et l'ensemble est homogène.
o Partie extérieure :

Les abords immédiats du puits et de l'entrée sont envahis par une végétation abondante (ronces, lierre, arbustes). Seul l'accès à l'entrée est à peu près dégagée. Le haut du puits est invisible, masqué par la densité de la végétation (du moins en été).
On remarque que le recouvrement du tuffeau est faible (non mesuré, mais moins d'un mètre).
A noter la présence de quelques rails posés sur l'entrée. L'origine de ces rails est indéterminée. Ils peuvent avoir un lien avec la carrière (transport de la pierre), mais peuvent aussi être là pour d'autres raisons.
A observer plus en détail lors d'une visite future, de préférence en période hivernale.
Remarque : on note la présence d'un tuyau d'eau fixé sur toute la hauteur de ce puits. Celui-ci va de la surface à l'intérieur la carrière.
Celui-ci a sans doute servi pour l'alimentation de la champignonnière en eau pompée à l'extérieur de la carrière, à moins que ce soit pour les champs et dans ce cas l'eau serait pompée dans un puits ou une nappe affleurante de la carrière (à vérifier lors d'une prochaine visite).
Coupe de principe
o Partie supérieure :

Une petite
tranchée creusée dans le sol (terre végétale et tuffeau), sur deux mètres de hauteur environ, assure l'accès à l'entrée de l'escalier.

L'entrée est formée d'une
petite galerie creusée dans la roche qui communique avec le puits.
Le premier mètre est recouvert d'une
voûte en bâtière (du fait de l'absence de roche dessus) dont le recouvrement est en terre plus ou moins végétale. Cette voûte est formée de blocs de tuffeau équarris. Il manque des pierres (visiblement deux) qui sont tombées.

La pente est raide et remplie de remblais provenant de l'extérieur, ainsi que de blocs de pierres, dont certains sont ceux de la voûte en bâtière. L'origine des autres est indéterminée. Les marches ne sont pas visibles dans cette galerie, mais leur existence est supposée du fait de sa forte pente.
La galerie
communique avec le puits, où l'escalier se développe alors sur trois volées successives. Les marches de la partie supérieure de la première volée sont ensevelies sous le remblai. Les marches et les volées de la deuxième volée sont très altérées. La troisième est en fort bon état.

La partie supérieure du puits est maçonnée. Il est ouvert.
Hauteur maçonnée à mesurer et matériau de maçonnerie à déterminer.

o Partie du milieu :

L'escalier arrive à une salle qui est une
ancienne zone d'exploitation qui se développe d'un côté du puits sur quelques dizaines de mètres carrés.
On note les traces d'exploitation traditionnelle du tuffeau avec ses décrochements. Le sol comporte une petite quantité de remblais (poudre de tuffeau et blocs de pierre).

L'escalier s'interrompt sur le côté du puits qui a été exploité pour reprendre après. En haut, du départ de l'escalier vers la partie inférieure, on note trois décrochements latéraux dûs à l'exploitation de la pierre.

Il n'y a pas de rebord de pierre au niveau du puits sur le côté exploité. Cependant, on note un petit relief à gauche (face au puits), dû à la surface d'exploitation moins élevée et au côté bordant le puits qui s'élève légèrement.
Partie supérieure (plan de principe)
Galerie d'entrée avec la voûte en bâtière.
Début de l'escalier (lumière naturelle).
Entrée avec la voûte en bâtière.
Galerie d'entrée avec la voûte en bâtière.
o Partie inférieure :

L'escalier fait une révolution complète sur les quatre côtés du puits.
Une dernière volée se replie sur la précédente (ce qui porte le nombre à cinq volées entre la partie du milieu exploitée et le sol de la carrière du bas).
Seules les deux premières volées comportent un rebord. Les trois dernières en sont dépourvues. Ce qui fait que la largeur de la galerie creusée comportant l'escalier est moins importante.
La partie basse plus altérée, noircie, semble rongée par l'humidité. Elle semble également moins soignée.
Partie du milieu (plan de principe)
Escalier.
Détail des marches.
Partie inférieure (plan de principe)
Suite de l'escalier. On note les décochements dûs à l'extraction.
...
En bas, deux murs en parpaings à angle droit, datant de l'exploitation en champignonnière, ferment l'espace. Un troisième côté est ouvert.
Une marche semble avoir été rabotée pour la construction du mur. L'escalier se terminait directement sous le ciel de carrière et non sous le puits. La hauteur sous le ciel de carrière n’est cependant pas importante. Le carrier devait se baisser pour pouvoir passer.

Etant donnée la configuration du lieu, il est impossible de savoir si d'autres marches ont été rabotées à ce niveau, bien que le ciel soit plutôt bas.

Dans la carrière, la pierre est altérée. Les traces de pics ont disparu, il est donc malheurement impossible de déterminer le sens de progression du creusement en bas du puits.
Partie inférieure au niveau de la carrière
(plan de principe)
...
...
Vue du puits d'extraction à partir de l'escalier.
...
Vue à partir du bas du puits.